8.400 milliards de dollars de titres de la dette publique à 0%

Les investisseurs ne sont pas trop rassurés à l’entrée dans cette nouvelle année. Selon un usage bien établi, ils le manifestent en optant pour des valeurs refuges. Et, tout bien pesé, la dette publique est le meilleur qu’ils peuvent espérer trouver. Un paradoxe alors qu’elle est décrétée en Europe l’ennemi numéro 1 et que les interrogations grandissent à son sujet aux États-Unis et en Chine. Dans ces deux pays, va-t-elle être à force longtemps extensible ?

La roue tourne mais elle grince

Pour les financiers, l’avenir s’annonce sombre sans savoir trop pourquoi. Les raisons sont loin de manquer et c’est précisément là le problème. Alors allez savoir, dans de telles conditions, lesquelles surviendront ! On cherche un dysfonctionnement façon subprime dans les arcanes ténébreuses d’un système financier qui s’est encore complexifié, et dont l’équilibre précaire peut être vite menacé, mais la répétition d’un schéma à l’identique est-elle la plus probable ?

Analyste financier, de quoi se gratter la tête

Le dixième anniversaire de la crise n’a pas été ignoré dans la presse internationale, c’était un exercice imposé. Il a donné lieu à la publication d’un grand nombre de dossiers rarement encourageants. L’idée dominante a été de s’interroger sur le niveau des fonds propres auxquels les banques sont désormais soumises – est-il suffisant ? – mais la question du shadow banking toujours non régulé a rarement été soulevée.

La fois où le capitalisme s’est encore tiré d’affaire

Il y aura dix ans, le 15 septembre 2008, la banque d’affaires américaine Lehman Brothers faisait faillite. Commettant une magistrale erreur d’appréciation, les plus hauts responsables américains avaient décidé de laisser la banque faire naufrage, n’ayant pas mesuré la portée de leur décision. Peut-on rétroactivement leur reprocher, étant donné la confiance inébranlable qui régnait à propos de la solidité du système financier ? Ils n’ont certes rien vu venir, mais n’était-ce pas le lot commun ?

Avoir de l’argent à ne pas savoir qu’en faire…

En adoptant pour les dépôts des banques un taux négatif de -0,40%, la BCE faisait une entrée hasardeuse dans des territoires inconnus, là où elle n’avait jamais pénétré et ou la théorie n’était plus d’aucun secours (comme si elle ne l’avait jamais été d’ailleurs !). Aucune catastrophe particulière n’en a résulté, si ce n’est la poursuite de l’instabilité du système financier qui était déjà engagée, mais les conséquences n’en ont pas manqué.

Les banques centrales vont-elles rentrer dans le rang ?

Article paru dans l’Humanité-Dimanche du 16 mars.

Tout paraissait si simple avant, lorsque les banques centrales avaient pour mandat de lutter contre l’inflation. Est survenue la crise de 2007, qui les a conduit à exercer leur mandat de prêteur en dernier ressort, afin d’éviter la paralysie du système et son effondrement. Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, elles allèrent ensuite bien plus loin dans l’assistance pour faire face aux circonstances.